Le soulagement auquel Monika aspirait depuis des années
Les personnes qui s’occupent de leurs proches le font généralement sans être rémunérées, ce qui peut entraîner une perte de revenu et des trous dans leur protection sociale. C’est pourquoi Caritas propose un engagement contre rémunération aux proches aidants, désormais également dans le canton de Berne. L’histoire de Monika et Bert illustre bien les avantages d’un tel système.
Depuis la révision de la loi sur l’assurance-maladie en 2019, il est possible en Suisse de se faire engager et rémunérer en tant que proche aidant par une organisation disposant d’une licence Spitex. C’est notamment le cas de Caritas. Depuis mars de cette année, elle engage des proches aidants dans le canton de Berne, après qu’un projet pilote en Suisse centrale a suscité un vif intérêt. Les expériences sont bonnes, comme le montre l’histoire de Monika (59 ans) et Bert (81 ans).
Monika, depuis quand vous occupez-vous de Bert?
Mon mari a subi une opération du dos il y a huit ans, au cours de laquelle le médecin a commis des erreurs. Depuis, il se déplace en fauteuil roulant. Cela a complètement bouleversé notre vie. Bert voyageait beaucoup auparavant, nous aimions aller en Espagne. Il était déjà à la retraite et faisait beaucoup de choses dans la maison.
Avez-vous un autre travail?
Oui, j’ai travaillé à 100 % comme opticienne jusqu’à il y a deux ans. J’ai ensuite réduit progressivement mon temps de travail, qui est aujourd’hui de 50 %. Mon chef comprend très bien ma situation. Je m’occupe de Bert, je fais tout le ménage et je suis là pour lui tout le temps. C’est une charge importante. Je ne pouvais plus travailler à 100 % et faire cela en plus.
Vous n’avez pas de formation dans le domaine des soins. Comment avez-vous appris à vous occuper de Bert?
J’ai appris sur le tas. Nous avons appris ensemble. Nous sommes devenus une équipe bien rodée. Quand je travaille, les soins à domicile viennent deux fois par jour. Cela me soulage. Mon mari me dit : «Personne ne s’occupe de moi aussi bien que toi.» C’est normal, nous faisons cela depuis longtemps et je connais chaque geste. Je l’aide notamment à prendre sa douche, à s’habiller, à se déshabiller et à se coucher.
Bert, que faites-vous quand Monika est au travail?
Je suis seul à la maison et je passe beaucoup de temps devant l’ordinateur. J’attends le retour de Monika. Il m’est parfois arrivé des accidents pendant ses absences. Une fois, je suis tombé et resté sept heures sur le sol de la salle de bains. Ce n’était pas terrible comme situation. Depuis, j’ai un bracelet d’appel d’urgence. Je me réjouis que Monika passe plus de temps à la maison.
«Sans mon emploi de Caritas, je n’aurais pas pu réduire mon temps de travail pour m’occuper davantage de mon mari.»Monika GohlProche aidantE
Que vous apporte cet emploi de Caritas?
Sans mon emploi de Caritas, je n’aurais pas pu réduire mon temps de travail pour m’occuper davantage de mon mari. Nous ne pourrions pas nous le permettre financièrement. Le handicap de mon mari a fait augmenter nos dépenses. Je suis donc très heureuse de cette solution. Outre l’aspect financier, j’aime aussi aller à mon travail. Cela me permet de me changer les idées et de rester en forme. Je ne veux pas abandonner tout de suite.
Vous avez une infirmière, Sonja Graf, qui vous accompagne. Que pensez-vous de cet accompagnement?
Monika: Je trouve qu’elle a de très bonnes idées et j’apprécie les échanges avec elle. Je suis inscrite en avril à un cours de la Croix-Rouge suisse sur la mobilisation. Je suis curieuse de savoir ce qui m’attend et de voir si ces informations me seront utiles.
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